Ив Пэнгийи. Ночная прачка
Dec. 10th, 2010 09:06 amЕщё одна бретонская сказочка в моём переводе добралась до конкурса.
Сегодня заканчивается приём работ, а в воскресенье и голосование.
Так что последний шанс сделать чёрное дело – вот он ;-)

© Joëlle Jolivet, иллюстрация
Сегодня заканчивается приём работ, а в воскресенье и голосование.
Так что последний шанс сделать чёрное дело – вот он ;-)
© Joëlle Jolivet, иллюстрация
| Работа, участвующая в конкурсе "Музыка перевода 2" | ||
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| La Lavandière de la nuit (оригинал) | ||
| Si vous voulez bien, croyez-moi Sinon, allez vous-mêmе у voir. * Mao Couzanec, sa femme Enori et leurs quatre enfants habitaient la paroisse de Plonévez-ar-Faou. Lui n'était qu'un simple bûcheron qui passait toutes ses journées à couper, fendre du hêtre ou dessoucher les prairies. Il faisait cela d'ici à Brennilis, c'est-à-dire de Plonévez-ar-Faou jusqu'aux marais des enfers... Il avait, au fil du temps, appris à tout connaître du monde visible de la nature, que ce soit du côté des monts d'Arrée ou de la Montagne Noire. En Bretagne comme ailleurs, un bûcheron ne devient jamais riche et Mao ne courait pas à son travail avec un bissac rempli de pain frais et de lard fumé. Non ! Après sa soupe du matin, il n'emportait pour sa journée qu'un peu de pain d'orge. Enori travaillait dur, elle aussi, pour essayer d'ajouter de temps en temps une belle pièce de deux sols aux quelques liards de son mari. Elle était fileuse et, tout le jour, plus quelquefois la nuit, ses mains parlaient avec son rouet ou sa quenouille. En plus encore, elle était repasseuse de coiffes. Ce soir-là, difficile de dire si с'était un temps de chien ou un temps de loup. Il avait plu toute la journée et il pleuvait encore un peu, même si la lune ronde avait repoussé presque tous les nuages. C'était samedi d'avant la fête de la Trinité. La veille, les paysans avaient porté des mottes de beurre à l'église pour saint Herbot, le protecteur des bêtes à cornes. Enori décida de se rendre au lavoir. Il était tard. Seule la lumière pâle de la lune éclairait le monde des vivants. Cette semaine, elle avait tant filé et tant repassé qu'elle n'avait pas eu le temps de laver les chemises du dimanche des enfants et de son mari. Mais, ce soir-là, elle trouverait encore du temps pour qu'eux aussi aient leurs chemises propres pour la grand-messe de demain. Elle partit avec son ballot de linge vers le lavoir. Dès qu'elle fut à genoux dans sa caisse, une femme arriva, toute vêtue de blanc, tête nue, avec un paquet de linge dans les bras. - Bonsoir, ma commère, puis-je m'installer près de vous pour laver des draps et des habits ? Bien qu'un peu surprise et craintive, Enori aimablement répondit : - Bien sûr que oui, la place ne manque pas. À peine la femme commença-t-elle à laver qu'elle acheva sa tâche. Ses draps et ses habits, elle les avait savonnés, frottés, écrasés avec son battoir et rincés a l'eau claire, presque en un clin d'œil. Elle proposa à Enori : - Je peux vous aider si vous le voulez... je peux même laver tout votre linge. Votre battoir а l'air de vous peser bien lourd ! Enori, toute souriante, répondit : - С'est vrai que je suis un peu fatiguée. J'ai la vie dure. De l'angélus du matin à l'angélus du soir, je ne cesse de travailler. Souvent même, alors que le cœur de la nuit se repose sur la terre, je travaille encore. - Je vais laver vos chemises, laissez-les-moi et, si vous avez d'autre linge en attente, allez le chercher. À nous deux, nous en viendrons à bout avant même que la pleine lune n'ait fini sa toilette dans l'eau savonneuse du lavoir. Enori remercia vivement l'étrangère et partit vite vers sa maison chercher ce qui restait à laver. Arrivée chez elle, Mao s'étonna de la voir revenue si vite. Elle lui raconta sa rencontre. Elle n'eut pas le temps de lui dire à quel point elle avait trouvé cette femme aimable : il lui vola la parole. - Ma pauvre femme ! Malheureuse ! Sais-tu... ô mon Dieu, sais-tu que tu viens de rencontrer une manouès-noz, une femme de nuit ? Elle est sûrement venue te voir sur l'ordre du démon pour voler ton âme ou celle de nos enfants, en faisant semblant d'être aussi bonne que la mère de l'Enfant-Dieu ! Ferme bien la porte à double tour. - Mais si je ne vais pas la retrouver, elle va venir ici pour m'apporter mon linge. Mao répéta : - Ferme bien la porte, vite ! Fais ce que je te dis ! Il regarda Enori droit dans les yeux et ordonna : - Balaie toute la maison et ensuite mets le balai dans un coin, la tête en bas ; suspends le trépied de la cheminée à un clou et lave-toi les mains avec l'eau de pluie qui est là dans le seau. Tout de suite, Enori fit comme son man lui avait dit. Dès que ses mains furent bien lavées, Mao versa le seau d'eau dans la cheminée pour éteindre le feu. Sans même prendre le temps de complètement se déshabiller, ils se couchèrent sous leur couette de fine balle d'avoine qui, avant leur mariage, avait été vannée au vent de mer. La manouès-noz – car c'en était bien une –, qui avait vainement attendu Enori, vint frapper à leur porte. - Enori Couzanec, ouvre-moi! Je viens t'apporter tes chemises bien blanchies. Ni Enori ni son mari ne répondirent un seul mot. Sept fois, la femme de nuit frappa la porte, essayant de se faire ouvrir. Sans succès. Alors, il у eut dehors quelques miettes de silence parfait et, tout à coup, on entendit s'élever et tourbillonner un grand vent. Ce n'était autre que la colère de la manouès-noz. Enori et Mao, bien cachés sous leur couette, entendirent sa voix : - Trépied, ouvre-moi cette porte puisque aucun chrétien ne me fait la charité d'obéir. - Impossible, je suis pendu à un clou ! répondit en bégayant le trépied. - Balai, mon bon, mon beau, vite, viens m'ouvrir. - Impossible, ma tête est en bas et mon pied en haut ! - Alors toi, ma belle eau du seau, belle eau de pluie, glisse jusqu'à moi et ouvre-moi. - Impossible, on m'a jetée sur le feu et je suis morte comme le feu ! Juste après cette réponse de l'eau, le grand vent tomba. Enori et Mao, serrés et tremblants, entendirent la méchante voix de la nuit crier : - Maudite Enori Couzanec, tu as eu bien de la chance d'épouser un bûcheron assez savant pour te faire la leçon ! Le lendemain dimanche, sur le chemin de l'église, où ils marchaient avec leurs quatre enfants, Mao dit à Enori : - Probable que cette manoués-noz était une pécheresse qui avait passé sa vie à frotter le linge des braves gens avec des pierres pour économiser son savon. Afin d'expier ses péchés, elle aura été condamnée à laver du linge pendant cent ans ou mille ans, au lieu de se promener tranquillement dans le bonheur du ciel. Elle voulait certainement que tu prennes sa place ! |
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| Конкурс организован бюро переводов iTrex. |

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Date: 2010-12-20 08:20 am (UTC)no subject
Date: 2010-12-20 07:18 pm (UTC)no subject
Date: 2010-12-20 11:13 pm (UTC)no subject
Date: 2010-12-21 03:21 am (UTC)no subject
Date: 2010-12-21 10:47 pm (UTC)